Faire des dates quand on tient une newsletter sur l’amour
Est-ce qu'écrire sur mes aventures m'empêchent de choper ? Non, pas tellement. Est-ce que cela me permet de renforcer mes liens avec d'autres femmes ? Évidemment !
Quand je rencontre un nouvel homme, peu importe le cadre, le contexte ou le type de relation que l’on souhaite construire, j’ai toujours une légère appréhension à me présenter. L’année dernière, une amie m’a dit que j’étais “impressionnante”, non pas par ma grandeur ou mon ardeur, mais par ma personnalité. Je ne peux pas nier le fait que je ne m’arrête jamais, j’alterne entre mes envies, mes projets, mes grands objectifs et mes petites lubies. Il en découle une vie à cent à l’heure et des mois bien remplis, et, inévitablement, des choses à raconter. Quand je dresse le bilan de 2024, je réalise que si je n’impressionne pas mes futurs prétendants, je m’impressionne moi – et finalement, c'est sans doute ça le plus important.
Néanmoins, lorsque je me retrouve face à une nouvelle personne – peu importe son genre, finalement – et que je dois donner un bref aperçu de ma vie, je suis souvent mal à l’aise. J’assume tout ce que je publie sur Internet et je ne me censure pratiquement jamais, cependant, il est plus facile d’appuyer sur “envoyer” lorsque l’on parle de son épilation du SIF1 (quoique), que de verbaliser les mots suivants : j’écris sur mes relations sur Internet.
Mes relations, Internet et moi
J’ai commencé ma newsletter en 2022 à une période où mon seul et unique objectif était de sortir de ma zone de confort. Je vivais pour mettre les deux pieds en dehors de la boîte trop petite dans laquelle je m’étais formée au début de ma vingtaine. J’étais dans ma vingt-cinquième année, tout feu tout flamme, et j’en ai bien profité. Je n’ai jamais voulu cacher ces parts de ma personnalité – ma présence en ligne, ma soif d’aventures et mon obsession pour tous ces mots que je veux partager. Ainsi, c’est affiché noir sur blanc sur mon profil Instagram – profil que les futurs prétendants finissent toujours par découvrir – et je m’efforce de l’énoncer, avant qu’il ne se passe quoi que ce soit. C’est à prendre ou à laisser, oui, toi qui bois une bière avec moi un mardi soir, tu finiras peut-être dans une newsletter (mais au risque d’en décevoir certains, je n’ai écrit jusqu’à présent que sur 15 % de mes rencontres des cinq dernières années).
C’est donc toujours un moment cocasse. L’homme en face de moi me demande les thèmes sur lesquels j’écris – puisqu’il s’agit de mon métier – et je commence à lister les sujets sur lesquels je peux, ou j’ai pu, travailler. Il me demande alors ceux que je préfère, je mentionne “l’amour, les relations, la sexualité”. Certaines fois, je dis à demi-mot “sexu” comme si c’était mal d’écrire sur les positions du Kamasutra, le BDSM et l’orgasme. La réalité, c’est que souvent, quand je murmure “s*xualité”, je vois le regard en face changer : la peur (“va-t-elle me demander de l’accrocher au plafond ?”), l’excitation (“trop cool, je vais pouvoir me mettre au bondage”), l’incompréhension (“peut-on vraiment gagner sa vie en écrivant sur le s*xe ?”). Je noie alors le poisson dans l’eau, mentionnant que j’interviewe des sexologues et des psychologues, et que l’amour est universel, je trouve passionnant cette thématique qui touche tout le monde, peu importe le genre, l’âge et la nationalité.
Je finis généralement par évoquer ma newsletter, ce projet personnel qui m’anime, plus que certains sujets, dans lequel je raconte des anecdotes autour du dating, de la vie de célibataire et des relations. Le mec en face me questionne “tu vas écrire sur moi ?”, je souris, puisqu'en réalité, ils n’ont jamais réellement envie que l’on écrive sur eux.
Pour certaines personnes, la thématique de l’amour restera toujours un sujet “faible”, “pour les filles”. Je l’évoque dans mon essai2, mais tout ce qui touche à l’amour semble cucul, sans importance, enfantin. Au cinéma comme dans la musique, l’amour est toujours critiqué : les chansons d’amour sont trop mièvres, les comédies romantiques trop mielleuses. Quand il est question de sentiment, la société nous invite à être plus forts que notre partenaire, moins vulnérable, un vrai dur à cuire. Alors quand tu écris sur l’amour, tu es nécessairement une petite chose à protéger, une femme trop sensible, comme si l'amour, n'était pas politique – spoiler alert, il l'est. De plus, quand je parle en date de mon travail, parfois le message qui passe est “toi là, je vais vouloir te marier”.
J’écris sur l’amour, mais je ne veux pas t’épouser
J’ai souvent peur que certains prétendants croient que je participe à Marié au premier regard et que je ne quitterai le bar qu’une baguita à la manita. Que nenni mes ami.e.s, je suis au regret de vous annoncer qu’on peut écrire sur l’amour (beaucoup), être légèrement sensible (lune en poisson) et faire des rencontres pour le simple plaisir de faire des rencontres, c’est-à-dire : découvrir un nouvel être humain, partager un moment avec lui, voir si des connexions opèrent, dans le cas où une alchimie a lieu, faire du s*exe (plus ou moins bon) et voir où ça mène.
Toutefois, je vais rétablir la réalité : écrire une newsletter sur mes relations ne m’a pas vraiment porté préjudice dans ma vie sentimentale, bien au contraire. Même si mes newsletters peuvent spoiler ma personnalité, elles permettent aussi à mes prétendants d’avoir une petite idée de qui je suis.
Je me souviens d’un date durant l’été 2022. Je savais que j’allais partir à Montréal, je n’avais pas encore rencontré celui qui allait occuper mon esprit pour le meilleur (mais majoritairement le pire) les six prochains mois, et je venais de rencontrer à l’anniversaire d’une très bonne amie, un beau brun d’1m80. Véritable coup de cœur au milieu de cet appartement haussmannien un soir de canicule, je m’étais pourtant jurée de ne pas flirter ce soir-là, voulant profiter de mon amie et découvrir ses proches en bonne et due forme. Au moment de partir de la soirée, beau brun s’approche, on discute cinq minutes, il me dit qu’il a envie de me revoir, prend mon numéro, il ira même jusqu’à m’inviter à sa piscine le lendemain. Trop précipité pour la lune en poisson que je suis, un verre la semaine suivante sera plus raisonnable.
Avec ce beau brun, il ne s’est jamais rien passé hormis quelques baisers échangés sur un canapé, mais cela reste encore à ce jour, un de mes dates préférés. Paris, 37 degrés à 20h, je l’avais retrouvé à une terrasse de guinguette dans une petite robe légère, le sourire aux lèvres. Nous avons passé la soirée à faire connaissance, à partager des anecdotes, notre passion commune du voyage. Depuis le week-end précédent, il me suivait sur Instagram. J'avais publié une newsletter le dimanche et il avait eu le soin de découvrir à qui il avait affaire. Il m'en a parlé directement. C’était doux à entendre et à vivre comme moment, car il n’y avait pas de jugement, pas de curiosité mal placée, il m’avait demandé en souriant “ça t’aide à choper ?”. Lui, ça ne lui avait pas fait froid aux yeux et le plus drôle étant, le mois d’avant, ça m’avait bel et bien aidé à choper.
Back in the days, au commencement de mes envolées lyriques, j’ai publié une newsletter sur les crushs3. Il faut dire que j’étais célibataire depuis deux ans à Paris, je vivais seule au cœur de la capitale et je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir envie de choper la terre entière (oupsi). J’avais des crushs partout : au Monoprix, au travail, dans la rue, parmi les amis de mes amis, au café, au bar. Bref, mon regard finissait toujours par s’attarder sur un brun ténébreux, un blond solaire, des hommes aux grands sourires, qui venaient nourrir mes fantasmes d’une belle rencontre. Suite à cette publication, un gars qui me suivait sur Instagram et avec qui j’avais matché bien six mois plus tôt, avait glissé dans mes messages pour me demander s’il faisait partie de la liste des crushs. Je vous le donne dans le mille, c’était une très bonne porte d’entrée puisqu’il était de passage à Paris quelques semaines plus tard et ça nous a donné une raison convenable, de nous rencontrer. La newsletter m’avait alors permis de choper et ça, c’était une belle case de cocher.
Des mots sur les hommes pour les femmes
Quatre ans plus tard, je ne sais pas si elle se place parmi le top 3 des raisons de me dater. À la place des hommes, je ne sais pas si je serai à l’aise de fréquenter quelqu’un qui pourrait un jour se lancer dans une grande envolée lyrique parce que je l’ai ghosté ou parce que je lui ai brisé le cœur. Heureusement pour moi, j’écris aussi sur ceux qui m’ont fait du bien.
Toutefois, ça n’a jamais été l’objectif de ces missives envoyées dans les boîtes mail de quelques personnes. Si je voulais simplement choper, je gagnerais plus à publier des photos de moi sur Instagram qu’à raconter comment je me suis fait pipi dessus pendant un date4.
Avec ces newsletters, ce ne sont pas les hommes que je veux atteindre, mais bien celles qui sont comme moi. Ces billets m’ont permis de rencontrer plus de femmes que de beaux bruns, ça, c'est évident.
J’ai bu des verres avec des filles parce qu’elles aimaient ce que j’écrivais. J’ai rassuré des tas d’inconnues qui voulaient voyager seule, mais qui n’osaient pas. J’ai été la métaphore d’un câlin pour celles qui s’étaient fait ghoster, qui venaient de rompre, qui avaient peur de dater, qui se sentaient seules avec leurs émotions. J’ai été qualifié de “grande sœur”, on m’a dit “j’ai envie de te rencontrer” après mes mots. Ma plus grande force n’a jamais été de vivre des histoires rocambolesques, mais de savoir les raconter.
Quand je me présente, j’ajoute maintenant que j’ai écrit un livre sur l’amour. Je ne sais pas si je suis réellement impressionnante, comme me l’a dit mon amie, mais tout ce que je me souhaite, c’est de rester entière. Au cours des cinq dernières années, j’ai déjà moulé ma personnalité pour séduire : j’ai appris à aimer le vin rouge parce qu’un gars que j’appréciais aimait ça, j’ai accepté certains comportements qui me hérissaient le poil, pourtant, aujourd’hui, je sais que j’ai toujours été plus heureuse en relation en étant moi-même. À l’image de ma précédente newsletter, il y aura toujours quelqu’un que cela déplaira (de sortir avec une femme qui est payée pour écrire sur le BDSM – mais pas que, qui raconte ses histoires d’amour passées et qui sur-analyse tous les comportements relationnels auxquels elle est confrontée), mais je ne serais pas moi, si je ne le faisais pas.
Tu te demandes de quoi il s’agit ? Sans plus attendre, découvre comment j’ai réussi à mêler dans une newsletter, relation avec un homme et épilation définitive du SIF (ah, qu’est-ce qu’on s’amuse !) :
Tu as raté l’info ? Comment as-tu fait, j’ai écrit un livre sur l’histoire du sentiment amoureux : Il était une fois l'amour, Histoire d'un sentiment au coeur de nos vies.
Deux ans plus tard, je l’adore toujours autant, alors si tu veux la (re)découvrir :
Toujours ma meilleure anecdote, on ne s’en lasse pas :
Merci pour ta lecture ! J’espère que tu as passé un bon moment.
Si ces mots t’ont plu, partage-les avec tes amis, tes dates, tes collègues, qui tu veux !
On se retrouve sur Instagram.
Toujours aussi magnifique. ♥️🥰